Emma Peel is appeal et m'apelle

Historique extrait de http://www.hallucinez.com/article.php?no=471

En bref : Série humoristico-fantastico-policière , de « nonsense » britannique, 161 épisodes dont 104 en NB.

Reprise en 1976 sous le nom de New Avengers.

C’est en 1960 que le producteur de la chaîne ABC Sidney Newman décide de créer une série d’action qu’il veut d’un genre nouveau : Chapeau melon et bottes de cuir allait voir le jour.

A la base l’histoire raconte les aventures d’un médecin , le Dr David Keel (joué par Ian Hendry) dont la fiancé a été tuée par des inconnus. Aidé d’une sorte de justicier-agent secret il cherche à la venger en retrouvant les assassins, d’où le titre en VO « The Avengers » (les vengeurs) qui restera même si très vite la série va changer d’esprit et de toile de fond.

Le rôle de l’agent secret John Steed est confié à Patrick Macnee (39 ans), acteur tellement « british » pourtant de nationalité canadienne ; cousin germain de David Niven (acteur comique qu’on a vu dans La Panthère Rose, Le Cerveau, Casino Royal…) qui avait fait ses classes dans des séries comme La Quatrième Dimension et Alfred Hitchcock présente. A l’époque Macnee songeait à la retraite et n’accepta le rôle qu’en échange d’un salaire conséquent, il avait exigé beaucoup afin de dissuader Newman de le choisir mais celui-çi accepta le prix et Macnee ne put refuser. Au bout d’une saison Ian Hendry quitta la série pour des raisons syndicales et laissa la vedette au personnage haut en couleur de John Steed. Il fallut alors lui trouver de nouveaux partenaires.
Après avoir essayé deux partenaires anecdotiques (Vénus King, une « fofolle » et un certain Dr King) on lui adjoint alors l’actrice Honor Blackman âgée de 36 ans qui interprète Cathy Gale, celle-ci est une « agente secrète amatrice » diplômée d’anthropologie, judoka, et qui aime chevaucher de grosses motos dans des combinaisons de cuir moulantes imprimant résolumment à la série une esthétique sado-maso soft (humm…) que l’on retrouvera également chez Emma Peel. Extrêmement féministe, elle se veut alors la représentation de la femme des années soixante en voie de « libération » (comme si elles étaient prisonnières ). La combinaison Steed/Gale va opérer comme une querelle des Anciens et des Modernes, Steed gentleman vieille Angleterre et Cathy jeune femme de son temps, très « masculine » dans sa façon de vivre et qui ne cesse de renvoyer Steed et ses amabilités d’un autre temps dans les cordes, en fait elle ne semble pas aimer les hommes… D’ailleurs Honor demanda que les scripts soient écrits comme si Cathy était un personnage masculin. La sauce va prendre et la recette va être peaufinée dans les saisons suivantes. Ces épisodes tournés en direct sont encore inédits à la télévision française, seuls certains sont disponibles en VHS (mais la sortie intégrale en DVD a repris nombre de ces épisodes). Afin de mieux servir leurs personnages Macnee va dessiner lui-même ses costumes de « distinguished dandy » tandis que Honor suggéra au John Galiano de l’époque Michael Whittaker ses ravissantes tenues de cuir. Nous sommes en 1964 et Honor Blackman quitte la série pour rejoindre James Bond dans Goldfinger, elle sera Pussy Galor , lesbienne latente, chef masculine d’une escadre d’anges de la mort que Sean finira par ramener à « la raison » (dans tous les sens du terme).
Il lui faut trouver une remplaçante et c’est une actrice de théâtre âgée de 28 ans, Diana Rigg, qui est choisie. La série va alors connaître son summum. Changeant radicalement la tonalité des scénarii (Gale et Steed étaient encore des agents mêlés à des histoires « classiques), Emma Peel et Steed vont devenir les premiers enquêteurs du bizarre bien avant Dana Scully et Fox Mulder. En effet ils vont évoluer dans une Angleterre des sixties qui ressemble à notre monde, mais pas tout à fait puisque l’incongru et le bizarre se côtoient sans que cela ne choque personne, pour preuve que le « nonsense » règne, dans ce monde là Cobra et Miko paraîtraient presque « normaux »… Nos deux agents de charme seront confrontés à des cybernautes (épisode où Emma subit une tentative de séduction menée par un savant fou interprété par Peter Cushing), à divers inventeurs diaboliques armés tantôt de machine à rétrécir les gens ou à remonter le temps, ils feront face à des hordes d’agents d’une puissance ennemie qui envahissent l’Angleterre en construisant des villes souterraines sous les cités. Egalement ils auront pour ennemis le Père Noël, une nounou paraplégique qui ramène les hommes politiques en enfance, seront les témoins de meurtres commis par un chat qui se prend pour un tigre, ou par un homme qui peut électrocuter ses victimes rien qu’en les touchant… En fait les buts poursuivis par les méchants sont plus que classique mais c’est leurs manières qui sortent de l’ordinaire. De plus chaque épisode sert de prétexte à une satire des mœurs des contemporains de Steed et d’Emma, des us et tics des britanniques par exemple le collège anglais, véritable institution , ou bien le golf sport ô combien apprécié par nos amis mangeurs de pudding. Parfois la série n’hésite pas à rire aussi aux dépends d’autres œuvre télévisuelles telles que des Agents très spéciaux (Maille à partir avec les taties) ou même de Batman dans le Vengeur Volant qui met en scène un justicier manqué qui se déguise en oiseau totalement ridicule. Au cours des deux saisons Steed / Peel, les relations entre les agents seront placés sous le signe d’un joyeux marivaudage mais qui n’ira jamais jusqu’à sa conclusion car la bienséance prime. En effet Mrs Peel a été mariée, veuve d’un pilote d’essai disparu en Amazonie, elle gardera toujours un brin de distance avec les hommes et en particulier avec Steed même si ces sourires enjôleurs lui ouvrirent bien des espoirs, Emma cependant apprécie la séduction que mettent en œuvrent les hommes, elle même cultive le (sex-)appeal (crypté dans son nom : Emm-appeal) à l’aide d’un regard étudié. Entre Steed le dandy anglais, stéréotype du gentleman qui porte rose à sa boutonnière, ouvre toujours la porte aux dames, s’habille en Pierre Cardin ; et la veuve héritière d’un empire industriel qui roule en Lotus ce petit jeu platonique est la principale marque de leur relation. En fait entre Cathy Gale et Emma un monde a changé : Cathy se comportait comme une femme qui devait se battre contre le machisme ambiant tandis qu’Emma vit à une époque où enfin la révolution sexuelle semble produire ses effets, et pour une veuve elle se permet de briser les convenances en affichant sans peur mais de façon implicite seulement une sexualité libérée (changements de garde-robes en direct…), ce qui a sans doute valu à Emma de nombreux admirateurs parmi la gent masculine, d’ailleurs tout le monde se souvient de la chanson-hommage que lui ont adressé les Matmatah ( cf. La Ouache : « Emma t’es beaucoup plus belle que Tara, et ma pile va bientôt claquer etc…). A cette époque où l’Angleterre était le pays à la mode, l’esprit iconoclaste et à la fois iconophile de la série seyait à merveille. Tout le monde a en tête encore aujourd’hui des éléments qui ont fait la réputation de la série ; les fameux « Mrs Peel , we’re needed » que Steed assène à sa partenaire à chaque début d’épisode. De même les moyens de locomotion des deux agents, la vieille Bentley de Steed contre la Lotus de feu d’Emma, sans compter sur les différents véhicules employés à la fin de chaque épisode par nos deux héros (ils en changent à chaque fois : charaban, mini-moke, tilbury etc…). Que dire de la silhouhette inoubliable de Steed, son chapeau melon doublé d’acier, son parapluie-canne-épée d’une main la flûte de champagne de l’autre. Ah ! n’oublions pas non plus les tenues d’Emma , délicieuses combinaisons de cuir ou de crimplène et jersey qui lui moulent le corps (vraiment hummm…), tenues appellées emmapeelers spécialement conçues par le créateur Alun Hughes pour les scènes de combats (Emma utilise une sorte de close-combat que ne renierait pas une danseuse) car combattre en mini-jupe n’était guère aisé, il arriva même dans des épisodes que l’on vit la culotte des actrices qui combattaient (épisodes, je dois dire, qui m’ont profondément marqué). Ces deux saisons furent, aux dires des amateurs l’apogée de la série, le sens du détail associé au kitsch et à un nonsense digne des Monty Pythons firent sa renommée mais en 1967 Diana Rigg rejoignit elle aussi 007 délaissant la série pour devenir la seule épouse connue de Bond dans Au service secret de sa Majesté avec Georges Lazenby, Macnee sera lui aussi en 1985 Sir Tibbet l’allié sacrifié de Roger Moore dans Dangereusement Votre.
Cependant la série ne va pas s’arrêter là, en effet dans Ne m’oubliez pas Emma passe le flambeau à Tara King (épisode dans lequel Emma quitte Steed car son mari cru mort refait surface et c’est là que l’on s’aperçoit qu’il était le sosie de… Steed !). Tara quant à elle est une ingénue libertine de 21 ans, fraîchement émoulue de l’école des agents secrets et fervente admiratrice du héros qu’est Steed. Tara interprétee par Linda Thorson est totalement différente de ses deux « prédécesseuses », elle est comme une enfant dont Steed serait le père un peu incestueux, dans les formes uniquement bien sûr, d’ailleurs dans la famille apparaît le personnage de Mère-Grand joué par par Patrick Newell, obèse chef des services secrets qui donne ses instructions à partir de lieux les plus insolites (par exemple juché sur un escabeau au beau milieu d’une piscine). A la sensualité faussement innocente de Tara ( quand Steed lui parle elle n’hésite pas à se « coller » contre lui…) vont s’ajouter des histoires encore plus saugrenues : un duo de clowns tueurs qui dansent des claquettes après chaque crime, une organisation de marionnettes tueuses, des féministes qui veulent radier tous les hommes de la planète (brrr !)...

Certains scénarios font la part belle également à des éléments de science fiction déjà connus comme le Prisonnier (nos héros dans cette épisode sont enfermés dans un «étrange hôtel ») ou à des myhtes britanniques comme Sherlock Holmes. Toujours est-il que le public américain n’apprécia pas et comme le marché US conditionnait l’avenir de toutes fictions télévisées, la série fut être abandonnée. Cette dernière saison se conclut sur une fin des plus énigmatiques : nos deux héros s’envolent dans une fusée lunaire et Tara portait une robe de mariée… Personnellement elle n’était pas du tout mon type. En 1976 Clemens et Fenell sont contactés par un producteur français pour faire tourner un spot publicitaire pour du Champagne : Tara et Steed sont à nouveau réunis mais si cela redonne des idées aux deux producteurs la nouvelle mouture des « New Avengers » sera bien différente. Cette version va réunir désormais un trio, Steed un peu âgé va servir de faire valoir à ses partenaires et perpétuer le souvenir de la série initiale. On lui adjoint Gambit (joué par Gareth Hunt) un homme d’action à mille lieux de Steed et la touche féminine est Purdey interprétée par la belle Johanna Lumley (un léger manque de poitrine cependant), héroïne de « Absolutly Fabulous », un tantinet exib’ mais pas suffisamment pour plaire aux téléspectateurs qui n’aimèrent pas le coté sexuellement soft et le manque d’action. A voir pour le côté ringard des seventies : pattes d’éph’, coiffure choucroutée de Gambit, coupe au bol, jupe longue à fleur pour Purdey et pour Steed un gros bide. Côté ciné, pas la peine de rappeler que Ralph Fiennes et Uma Thurman ont tenté de reprendre le rôle de Steed et d’Emma Peel face à un grand méchant Sean Connery toujours très bien « moumouté »… Cela semble confirmer la règle que toute série télé adaptée au grand écran devient sytématiquement un nanar !

Episodes conseillés : ceux avec Emma Peel (surtout en noir et blanc où elle est beaucoup plus sexy) Le Club de l’Enfer » (Emma Peel en tenue SM !) « L’économe et le sens de l’histoire » (Emma Peel en Robin des Bois… sans pantalon) « Mission très improbable » (Emma Peel miniaturisée), « La chasse au Trésor » (rallye automobile dans la campagne anglaise à la poursuite d’un trésor), « Ne m’oubliez pas » (Emma passe le relais à Tara).

Fiches techniques sur http://www.hallucinez.com/article.php?no=471

- Quel est l'âge du célèbre agent secret John Steed ?

- Dans quel épisode Emma Peel épisode subit une tentative de séduction menée par un savant fou interprété par Peter Cushing ?

- Dans quel épisode Emma Peel affronte le temps et l'espace face à des inventeurs diaboliques armés tantôt de machine à rétrécir les gens ou à remonter le temps ?

- Quelle est le nom de l'actrice âgée de 36 ans qui interprète Cathy Gale, une « agente secrète amatrice » diplômée d'anthropologie, judoka, et qui aime chevaucher de grosses motos dans des combinaisons de cuir moulantes imprimant résolumment à la série une esthétique sado-maso soft (humm…) que l'on retrouvera également chez Emma Peel ?

- Chaque épisode sert de prétexte à une satire des mœurs des contemporains de Steed et d'Emma. Lesquels :
- le collège anglais
- l'éducation nationale
- le mariage
- le golf
- le fétichisme
- les séries télévisuelles telles que des Agents très spéciaux
- Desperate Housewife
- Batman
- La bonne mère de famille

- Cathy se comportait comme une femme qui devait se battre contre le machisme ambiant tandis qu'Emma vit à une époque où enfin la révolution sexuelle semble produire ses effets, et pour une veuve elle se permet de briser les convenances en affichant sans peur mais de façon implicite seulement une sexualité libérée (changements de garde-robes en direct…), ce qui a sans doute valu à Emma de nombreux admirateurs parmi la gent masculine.
Quelle a été la chanson-hommage que lui ont adressé le groupe breton les Matmatah ?

- Quelle créateur a conçu les tenues appellées emmapeelers ?

- Tara, la remplacante d'Emma, est une ingénue libertine de 21 ans, fraîchement émoulue de l'école des agents secrets et fervente admiratrice du héros qu'est Steed.Sa sensualité est faussement innocente, quand Steed lui parle elle n'hésite pas à se « coller » contre lui…Qui interprête Tara Boreva ?

- Qui est le créateur du costume d'Emma Peel dans "Chapeau melon et bottes de cuir", également créateur de la revue "Atom Age" ? indice http://www.laspirale.org/pages/afficheArticle.php3?id=71&lang=fr